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Fondation

Remember perform forget bg
La Société des archives affectives, L’étreinte des temps, 2019. Photo: Guy L’Heureux, Patricia Domínguez, The eyes will be the last to pixelate, 2016. Photogramme; Kerstin Honeit, [ˈzi:lo]5, 2019. Extrait de production

SE SOUVENIR, PERFORMER, OUBLIER: relier l’espace par l’utopie

  • Événement
  • Événement passé
  • Art contemporain
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Fondation PHI 465, rue Saint-Jean
Espace G5
Montréal, Québec H2Y 2R6

Série d’événements ↗
Du 16 au 27 août 2023

Programme de vidéos ↗
Du 16 au 27 août 2023
De 12h à 18h

Entrée gratuite

La notion d’art public est un concept utopique et contradictoire qui ne peut être concrétisé que dans des circonstances extraordinaires, puisqu’il est destiné à être entièrement public, soit créé par le peuple, pour le peuple, tel que le mentionne Lucy Lippard dans son essai intitulé « Art Outdoors, In and Out of the Public Domain » [L’art extérieur, en dedans et en dehors du domaine public] et publié en 1977. [1] À l’époque, il n’existait qu’un seul exemple de cette forme d’art démocratique, qui sera présenté dans le cadre de ce programme d’événements, dans le film Brigada Ramona Parra (1970). Il encapsule une utopie politique à un moment donné, laquelle servira de fondation pour la représentation du climat politique idéal dans ce projet. L’art s’exerce-t-il mieux à l’intérieur d’un certain contexte politique?

SE SOUVENIR, PERFORMER, OUBLIER: relier l’espace par l’utopie est un programme de rencontres avec Kerstin Honeit, la Société des archives affectives et Rodolfo Andaur ancré dans les références historiques qui problématisent la notion d’endroit et d’art public, particulièrement les enjeux de gouvernance, de liberté, d’inégalité des genres, d’accessibilité, de permanence des objets, d’éphémérité de la mémoire collective, ainsi que de documentation et de préservation d’événements passés. Peut-on immortaliser exclusivement par la performance de la tradition orale? Nous appuyons-nous davantage sur l’objet plutôt que sur la personne pour renforcer un souvenir collectif? Ces références seront examinées à travers la présentation d’une série de vidéos qui combine des œuvres archivistiques et d’art vidéo afin d’articuler l’histoire et la représentation du futur.

Par la présentation d’une série de vidéos et d’une variété d’événements, notamment des conférences d’artistes, des lancements de publication et des activités extérieures, le programme nous invite à envisager la notion d’endroit et le rôle de l’art public tout en nous projetant dans un contexte politique idéalisé au sein duquel nous pouvons évoluer. Les pratiques de la Société des archives affectives, de Kerstin Honeit et de Rodolfo Andaur remettent en question ces enjeux. Chacun·e ancrera sa recherche dans son emplacement respectif – Montréal étant un site charnière pour les trois – ainsi que dans son parcours culturel et artistique. L’endroit se définit par l’usage qu’en fait le public: nous formons, rejetons et créons nos propres libertés et pouvoirs. À travers des récits, mots, gestes et contenus sélectionnés, un échange de points de vue aura lieu sur la façon dont l’écologie et l’économie sont à la fois adorées et démonisées. Ultimement, le programme nous demande: l’art public peut-il appartenir à tout le monde, et comment peut-on occuper l’espace pour se l’approprier?

Commissaire: Victoria Carrasco

1. Lucy R. Lippard, « Art Outdoors, In and Out of the Public Domain », Studio International 193, no. 986 (mars/avril 1977): 84.

Dans son essai, Lippard affirme à plusieurs reprises que l’art public n’existe pas selon la conception de ce qu’est réellement l’art public, puisqu’il est censé remplir en partie les besoins sociaux d’un environnement précis ainsi que l’intention esthétique de l’artiste. De l’exemple le plus réussi, Lippard dit: «Rien n’a mieux répondu à ces besoins dans les villes américaines que le mouvement effervescent du muralisme, né entre autres des brigades muralistes chiliennes, dont l’efficacité fut prouvée par la hâte avec laquelle la junte en effaça toute trace après le coup d’État qui renversa le gouvernement d’Allende.»

Ce programme a été rendu possible grâce à l’Institute for Curatorial Practice in Performance (ICPP) Leadership Fellowship et le soutien de la Fondation Ford. Nous remercions l’Office national du film du Canada (ONF) de nous avoir généreusement fourni ses films ainsi que le Goethe-Institut Montréal pour leur soutien.

Programme de vidéos

À propos du programme

Le volet consacré aux archives de ce programme vidéo porte sur des sujets ayant trait au lieu et à l’art public, tels que: l’influence de l’art moderne sur la disparité entre les sexes et l’inclusion d’artistes de l’étranger, le manque de contexte et de documentation sur l’art public, et une nouvelle façon de penser le territoire. Les documentaires au cœur de ce volet, Brigada Ramona Parra d’Álvaro Ramírez et La forme des choses de Jacques Giraldeau, font le lien entre l’idée formulée par Lucy Lippard d’un art public utopique dans le Chili des années 1970 et l’expérience, à Montréal, d’un symposium d’art public en plein air [1] qui a laissé des vestiges sur le Mont-Royal.

D’autres documentaires, comme Artiste à Montréal de Jean Palardy, témoignent du dynamisme du milieu artistique montréalais dans les années 1950, ainsi que de l’influence de la modernité sur les pratiques, notamment d’art public. Le français et l’anglais se côtoient dans le film de Palardy, où l’on voit pendant quelques minutes un jeune Armand Vaillancourt travailler à L’Arbre de la rue Durocher (1953-1956), qui fait aujourd’hui partie de la collection permanente du Musée national des beaux-arts du Québec.

Du côté contemporain, L’étreinte des temps de Maxime Pelletier-Huot documente le processus de réalisation de la sculpture du même nom, l’une des premières œuvres d’art public réalisées par des femmes à être installée sur la montagne du Mont-Royal depuis le symposium de 1964. Enfin, le documentaire Managing Displacements from Geography porte sur un voyage d’exploration dans le désert d’Atacama en compagnie du commissaire d’expositions chilien Rodolfo Andaur, qui mène des rencontres fondées sur l’éducation et l’échange d’idées afin d’établir des parallèles avec d’autres pays et contextes.

Le second volet du programme, intitulé Futurs, présente les points de vue de féministes – longtemps tenu·e·s à l’écart de l’art public – qui permettent de contextualiser les espaces et les histoires, tout en remettant en question les notions politiques et sociales de classe, de mémoire, de nature et de féminisme. Rappelant Brigada Ramona Parra, la vidéo Madre Drone de Patricia Domínguez fait coexister plusieurs strates, dont les catastrophes naturelles survenues au Brésil et en Bolivie en 2019, alors que le Chili était en proie à des manifestations qui allaient conduire à un changement de gouvernement et à une réécriture de la Constitution.

L’agriculture, d’Alanis Obomsawin, et Patagonian Orchids: Letter to Chile, de Pilar Quinteros, dépeignent des pratiques traditionnelles d’exploitation et soulèvent des questions existentielles sur la notion de territoire. The Pavilion, de Jasmina Cibic, présente la reconstruction d’une image du pavillon du Royaume de Yougoslavie, bâti à l’origine pour l’Exposition universelle de Barcelone en 1929, puis recréé dans le cadre d’une performance réalisée par des femmes. Kerstin Honeit propose quant à elle une voix alternative, une histoire au féminin qui fait défaut sur les questions sociales liées à la conservation historique dans ses vidéos my castle your castle et [ˈzi:lo]5. Au sein de cette dernière, qui porte sur la structure abandonnée du Silo no 5 construite en 1900, Honeit reproduit par le biais d’une performance des gestes répétitifs de tâches de conservateur·trice·s, tirés d’archives marquantes. Enfin, maybe we can arrive there / 许我们可以到那里, de Yutong Lin, s’inspire d’une situation personnelle pour traiter du pouvoir de la mémoire. L’interprétation et le pouvoir des mots posent des défis lorsqu’il est question de préservation des personnes et des lieux.

Pour conclure, nous présenterons le documentaire Yo He Sido, Yo Soy, Yo Seré [J’étais, je suis, je serai]. Produit par Heynowski & Scheumann, ce documentaire offre un rare aperçu de ce qui s’est passé dans les camps de concentration de Chacabuco et de Pisagua pendant la dictature chilienne dans les années 1970.

1. En 1964, le Symposium international de sculpture de Montréal a eu lieu sur le mont Royal. Douze artistes de l’étranger et deux du Canada, parmi lesquel·le·s une seule femme, ont été invité·e·s à réaliser une sculpture sur place dans le cadre de l’événement, transformant ainsi les clairières de la montagne en atelier ouvert. Les premières années de l’art public au Canada sont caractérisées par une prédominance d’artistes modernes masculins de la scène internationale.

PROGRAMME 1

Articulation d’une archive (73 min)
12h et 15h

Brigada Ramona Parra, Álvaro Ramírez, 1970, 12 min, espagnol
La forme des choses, Jacques Giraldeau, 1965, 10 min
L'étreinte des temps, La Société des archives affectives et Maxime Pelletier-Huot, 2018, 17 min, français
Artiste à Montréal, Jean Palardy, 1954, 29 min, anglais, sous-titres français
Managing New Displacements from Geography, 2018, 4 min 14 s, espagnol, sous-titres anglais

PROGRAMME 2

Futurs (74 min)
13h30 et 16h30

my castle your castle, Kerstin Honeit, 2017, 15 min, anglais
Madre Drone, Patricia Dominguez, 2019-2020, 20 min 51 s
The Pavilion, Jasmina Cibic, 2015, 6 min 43 s, anglais
L’agriculture, Alanis Obomsawin, 1975, 3 min
Patagonian Orchids: Letter to Chile, Pilar Quinteros, 2020, 5 min 11 s, espagnol, sous-titres anglais
maybe we can arrive there / 或许我们可以到那里, Yutong Lin, 2023, 9 min, naxi et mandarin de Yunnan, sous-titres anglais
[ˈzi:lo]5, Kerstin Honeit, 2019, 15 min, anglais

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