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"Quand Alejandro et moi jouons ensemble, c'est comme si nous conduisions une voiture", dit Estevan Gutiérrez, une moitié du duo de guitares Hermanos Gutiérrez. "C'est comme si nous faisions un voyage en voiture. Parfois, nous traversons un désert. Parfois, nous voyageons le long de la côte. Mais toujours nous sommes dans la nature, et nous voyons les plus beaux paysages, les levers et couchers de soleil." La musique de ces deux frères évoque les plaines étendues et les étendues sauvages, les saguaros et les surfs, les westerns spaghettis et les bandes originales de Morricone, Lynch et Jarmusch. Avec leurs guitares, ils traversent des paysages hantés par des vaqueros, des cancioneros, des vagabonds, des fugitifs, des amoureux, des membres de leur famille et tous les fantômes que leurs auditeurs apportent à la musique. "Chaque album est un voyage en soi", dit Alejandro Gutiérrez. "Nous devons simplement suivre la musique, avoir confiance en nous, et voir où elle nous mène". 

El Bueno Y El Malo est leur voyage le plus épique à ce jour : En travaillant avec Dan Auerbach des Black Keys dans son studio Easy Eye Sound à Nashville, ils ont créé dix compositions vivantes qui mettent en valeur leur jeu de guitare intime, où les rythmes de l'un et les mélodies de l'autre s'entremêlent au point de devenir inextricables. Ensemble, ils génèrent ce qu'Estevan appelle une "énergie plus profonde et plus sombre", définie par des arrangements complexes, un jeu sophistiqué et, surtout, leur relation très étroite. "Nous avons des personnalités et des approches tellement différentes", dit Alejandro, "mais au final, nous avons un fort équilibre. Parce que nous sommes frères et parce que nous nous aimons, il y a toujours cette connexion."

Le titre de l'album est, bien sûr, une référence au légendaire western spaghetti de Sergio Leone de 1966, Le Bon, la Brute et le Truand, et notamment à sa partition signée Ennio Morricone. Mais l'expression a une signification plus profonde : "Nous pensons que tout le monde a un bon et un mauvais côté", dit Estevan. "C'est chaque personne, chaque moment, chaque situation. Tout le monde a ces deux visages." Ce n'est pas une idée cynique, mais une idée qui célèbre les profondeurs et les dualités de l'humanité, et la musique - même celle qui ne comporte pas de voix ou de paroles - est le véhicule parfait pour explorer de si grandes idées. "La musique instrumentale est si puissante", dit Alejandro. "Elle est là, mais elle n'est pas là. On peut s'y plonger, ou bien elle peut être simplement en arrière-plan. Nous aimons l'idée d'occuper l'espace que l'auditeur souhaite. Il y a un potentiel pour que chacun mette un peu de lui-même dans la musique."