Événement passé
Centre
Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin
7 février → 28 avril 2024
Une expérience immersive qui retrace l’histoire de Claudette Colvin et sa lutte pour les droits civils en Alabama dans les années 50
À l’occasion de la présentation de l’expérience Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin au Centre PHI, Tania de Montaigne, écrivaine du livre qui a inspiré l'œuvre, s’entretient avec Will Prosper, cinéaste documentaire.
Ensemble, il et elle abordent l'histoire oubliée de la protagoniste, présentée à travers la réalité augmentée, après avoir été contée en essai biographique, adaptée en bande dessinée puis en pièce de théâtre. Les deux artistes discutent du choix du médium pour transmettre certaines émotions et ramener à la vie des morceaux d’histoire.
L’adaptation de l'œuvre Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin en réalité augmentée repose sur une rencontre, ou plutôt, sur une alchimie: celle qui existe entre ses trois créateur·trice·s: Tania de Montaigne, Stéphane Foenkinos et Pierre-Alain Giraud. PHI s’est entretenu avec ces deux derniers lors de leur venue à Montréal pour l’ouverture de l’expérience, au Centre PHI.
Stéphane Foenkinos se définit comme metteur en scène, réalisateur, mais avant tout comme un amoureux de la transmission. Pierre-Alain Giraud est, quant à lui, réalisateur et producteur. Les deux artistes racontent que leur collaboration sur ce projet est née, d’abord et avant tout, du texte de Tania de Montaigne, qu’ils qualifient d’incroyable.
« Tout vient d'elle de toute façon. C'est notre inspiratrice, notre muse »,
confie Stéphane Foenkinos. Il ajoute que l’étincelle à l’origine de ce projet vient de la découverte d’une femme, Claudette Colvin, qu’ils ne connaissaient pas.
Avant la création de cette œuvre de réalité augmentée, Tania de Montaigne, qui n’était jamais montée sur scène, et Stéphane Foenkinos, qui n’avait jamais fait de mise en scène, ont décidé d’expérimenter ensemble et de porter le texte de l’autrice au Théâtre. C’est ici que Pierre-Alain Giraud fait, à son tour, son entrée, afin de créer des projections sur scène lors de la pièce: « C'était déjà un peu comme un documentaire théâtral. [Pierre-Alain] avait déjà créé un système de réalité augmentée unique au monde, parce que c'était vraiment pionnier. Et c'est en travaillant ensemble [sur la mise en scène de la pièce] qu’il s’est dit “cette histoire, ça vaut le coup de l'essayer en réalité augmentée”. »
Le choix de la réalité augmentée s’est alors imposé, presque comme une évidence. Pierre-Alain Giraud explique d’ailleurs n’avoir jamais fait de réalité virtuelle et avoir toujours été attiré par la réalité augmentée: ce médium permet en effet de rester connecté·e aux autres et de ne jamais vivre son expérience seul·e. « On est vraiment encore dans la réalité, avec des gens autour de nous, et on vit une expérience avec les autres. C'est ça qui était important pour nous, aussi. C'est ça qui a séduit Tania et Stéphane pour embarquer dans cette expérience, parce que c'est une histoire qui parle de comment est-ce qu'on fait société et pour parler de ça, il fallait une forme qui permette de toujours avoir les autres en vue. »
Les trois artistes cherchaient en effet à créer une expérience collective, qui interroge notre relation à l’histoire, mais également notre relation aux autres. En réalité augmentée, les déplacements dans l'espace, qui permettent de découvrir l'œuvre de différents angles et points de vue, nécessitent de faire attention aux personnes qui vivent l’expérience avec nous.
Leur intention, à l’égard du public, va d’ailleurs en ce sens. À la fin de leur processus créatif, les deux réalisateurs ont eu la chance de pouvoir échanger avec Claudette Colvin, qui a aujourd’hui 84 ans et vit au Texas. Ils lui ont alors demandé le message qu’elle aimerait véhiculer et transmettre aux visiteur·euse·s. Claudette Colvin répond, le plus simplement du monde, qu’elle souhaite voir le public ressortir de cette expérience en ayant appris son histoire et en se disant qu’il faut se battre pour les droits de tou·te·s, en tout temps. C'est un message universel que Claudette nous donne: les droits humains nous concernent tou·te·s, sans discrimination ; il est nécessaire de se battre pour tou·te·s, quelle que soit l’injustice dont nous sommes témoins.
« L’héroïsme réside sans doute dans les faits de personnes dont on ne parle jamais. Ce sont les héros ordinaires qui me plaisent et qui m’inspirent »,
affirme Stéphane Foenkinos. Les artistes impliqué·e·s dans cette œuvre souhaitent ainsi que chaque personne ressorte de l’expérience avec la conviction que les actes sont essentiels et valent mille mots, mais également qu’il est possible pour chacun·e d’entre nous d’être courageux·euse de la même façon que Claudette Colvin.
Pour Pierre-Alain Giraud et Stéphane Foenkinos, cette œuvre de réalité augmentée, présentée au Centre PHI du 7 février au 28 avril 2024, est un hommage à Claudette Colvin, mais aussi à Tania de Montaigne: « Derrière son travail de romancière et d'autrice, elle est une infatigable défenseuse de l'égalité des chances et de l'égalité des droits. Et ce texte, cette histoire, elle la porte dans les écoles, dans les milieux carcéral, dans les centres sociaux. Elle donne de son temps, de son énergie, et ça fait partie intégrante de qui elle est. »
Pour eux, le format documentaire a pour vocation d’apporter une pierre à l’édifice et faire avancer les enjeux de société, en mettant en lumière le récit de vie de vrais gens, ces héros et héroïnes ordinaires. La nouvelle technologie, en ce sens, est à leurs yeux une véritable mine d’or, pour les œuvres documentaires et de non-fiction.
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Une expérience immersive qui retrace l’histoire de Claudette Colvin et sa lutte pour les droits civils en Alabama dans les années 50
Pierre-Alain Giraud est réalisateur d’œuvres immersives, documentaires, courts-métrages de fictions et films d’animation. Diplômé de l’école d’ingénieur d’Arts et Métiers et de la London Film School, il est lauréat en 2021 du parcours d’auteur du CNC, avec Yolande Zauberman comme marraine. Co-fondateur de la société Novaya qui invente de nouvelles formes narratives immersives et développe les technologies associées. Il coréalise et coproduit Solastalgia, expérience immersive sélectionnée au Festival de Sundance en 2020. Il collabore avec de nombreux musicien·ne·s, entre autres avec Sigur Rós, Valgeir Sigurðsson, Nico Muhly ou Anna Thorvalsdottir.
Il co-écrit une adaptation théâtrale de La dame aux Camélias avec Arthur Nauzyciel et Valérie Mréjen, dont il réalise les films projetés sur scène lors du spectacle. Cela prolonge leur collaboration sur l’adaptation au théâtre du roman L’Empire des lumières, à partir duquel il réalise aussi un court-métrage sélectionné dans plusieurs festivals internationaux. Il co-réalise trois films d’animation avec Gabríela Friðriksdóttir, présentés à la Biennale d’art contemporain de Lyon (2013), de Venise (2015).
De 2012 à 2016, il réalise un documentaire et plusieurs clips pour le compositeur Valgeir Sigurdsson (entre autre ancien producteur de Björk). Il co-réalise et coproduit avec Anne Brochet un long métrage de fiction, Rêve de mouette.
Ancien professeur d’anglais, sa rencontre avec Jacques Doillon fait de lui un directeur de casting. Profession qu’il exerce pendant plus de 20 ans sur plus de 80 films (de Godard à Valérie Lemercier en passant par François Ozon, Woody Allen, Terrence Malick ou les franchises James Bond & Harry Potter).
Stéphane Foenkinos est un adepte des duos. Celui qu’il forme au cinéma avec son frère, l’écrivain David Foenkinos, avec lequel il a co-réalisé trois long-métrages : La Délicatesse avec Audrey Tautou et François Damiens, nommé aux César du meilleur premier film et sorti dans 30 pays ; Jalouse avec Karin Viard, nommée aux César de la meilleure actrice; et Les Fantasmes. Au théâtre, avec Tania de Montaigne avec qui il adapte et met en scène depuis 2019 : Noire, L’Assignation et Switch. Ensemble, ils créent également le documentaire Sale Race pour France Télévision.
Ayant à cœur la transmission, il intervient régulièrement dans le milieu associatif, scolaire, universitaire et carcéral. Il co-réalise les bandes annonces du festival Série Mania, incarne 55 écrivaines ou femmes politiques pour une série d’exposition. Il anime des stages de comédiens, des rencontres et débats en festival et œuvre régulièrement depuis 2013 comme metteur en scène et directeur artistique sur de nombreux événements pour la maison Hermès. Après l’animation, l’écriture et la réalisation, Noire, exposition immersive, est sa première incursion dans l’univers de la réalité augmentée.
Tania de Montaigne est auteure de romans et d’essais dont Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin (Grasset) prix Simone Veil 2015 et L’Assignation, les Noirs n’existent pas (Grasset) Prix de la laïcité 2018. Depuis 2019, Tania de Montaigne évolue sur scène sous la direction de Stéphane Foenkinos qui a adapté et mis en scène “Noire” (créée au Théâtre du Rond-Point en juin 2019) et “L’Assignation” (créée au Théâtre National de Bretagne à Rennes en septembre 2021). Tania de Montaigne est artiste associée au TNB. En parallèle de l’écriture littéraire, Tania de Montaigne compose et chante. Elle est également un des 10 membres fondateurs du Collège Citoyen de France et intervient régulièrement en atelier scolaire, social et carcéral. Tania de Montaigne tient une chronique mensuelle dans le journal Libération en alternance avec trois autres écrivains.
Will Prosper, cinéaste documentaire visionnaire diplômé de l'École de cinéma et de télévision du Québec, se distingue par son exploration émouvante des communautés sous-représentées et des cultures afro-descendantes au Québec. Parmi ses œuvres notables, The Lost Tapes du hip-hop au Québec (2008) raconte l'histoire fascinante des pionniers du rap québécois, tandis que Les derniers pèlerins (2011) explore la diaspora haïtienne religieuse au Québec. Son film primé Kenbe la – Jusqu’à la victoire (2019) met en lumière son talent narratif.
Actuellement, Prosper travaille sur Fredy, une histoire poignante d'une tragédie impliquant la police de Montréal, ainsi que sur Dreams Without Ceiling, un portrait intime du peintre Manuel Mathieu. Son film Northern Beats a récemment été sélectionné pour le TIFF (Toronto International Film Festival) 2023, explorant la scène hip-hop florissante du Canada avec son riche héritage de luttes et de succès.
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